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2016/2031

La législation phytosanitaire de l'UE expliquée

  • Plant health

Résumé

Aperçu de la nouvelle loi phytosanitaire qui a été appliquée le 14 décembre 2019, remplaçant le régime phytosanitaire de l'UE qui était en place depuis 1977. Elle signifie un changement majeur dans l'approche qui est plus proactive, se concentrant sur la prévention de l'entrée ou de la propagation des organismes nuisibles aux végétaux au sein de l'UE. Les importations de la plupart des végétaux et produits végétaux en provenance de pays non membres de l'UE sont désormais soumises à des conditions plus strictes, ce qui a des conséquences importantes pour certaines origines et chaînes de valeur à haut risque sur le plan phytosanitaire. De nombreux éléments de la législation secondaire sont désormais en place, notamment le règlement d'exécution (UE) 2019/2072, qui énumère les exigences couvrant l'importation et les mouvements d'organismes nuisibles réglementés, de végétaux réglementés, de produits végétaux et d'autres objets.

La nouvelle loi phytosanitaire de l'UE expliquée - appliquée en 2019, elle introduit des mesures plus strictes pour protéger le territoire de l'Union contre les parasites des plantes

Règlement (UE) 2016/2031 du Parlement européen du Conseil du 26 octobre 2016 concernant les mesures de protection contre les organismes nuisibles aux végétaux, modifiant les règlements (UE) n° 228/2013, (UE) n° 652/2014 et (UE) n° 1143/2014 du Parlement européen et du Conseil et abrogeant les directives 69/464/CEE, 74/647/CEE, 93/85/CEE, 98/57/CE, 2000/29/CE, 2006/91/CE et 2007/33/CE du Conseil

Mise à jour

Aperçu de la nouvelle loi phytosanitaire qui a été appliquée le 14 décembre 2019, remplaçant le régime phytosanitaire de l'UE qui était en place depuis 1977. Elle signifie un changement majeur dans l'approche qui est plus proactive, se concentrant sur la prévention de l'entrée ou de la propagation des organismes nuisibles aux végétaux au sein de l'UE. Les importations de la plupart des végétaux et produits végétaux en provenance de pays non membres de l'UE sont désormais soumises à des conditions plus strictes, ce qui a des conséquences importantes pour certaines origines et chaînes de valeur à haut risque sur le plan phytosanitaire. De nombreux éléments de la législation secondaire sont désormais en place, notamment le règlement d'exécution (UE) 2019/2072, qui énumère les exigences couvrant l'importation et les mouvements d'organismes nuisibles réglementés, de végétaux réglementés, de produits végétaux et d'autres objets.

Contexte

Le cadre réglementaire de l'UE pour la santé des végétaux vise à protéger l'agriculture et la sylviculture européennes en empêchant l'entrée et la propagation d'organismes nuisibles. Ce régime est indispensable pour protéger la santé, l'économie et la compétitivité du secteur de la production végétale de l'UE, ainsi que l'environnement, et pour maintenir la politique commerciale ouverte de l'Union.

Dans le contexte de la croissance du commerce mondial et du changement climatique (qui a un impact significatif sur la répartition des espèces), l'UE a dû faire face à de nouvelles menaces liées à des organismes nuisibles dont le cadre réglementaire était obsolète. La nouvelle loi phytosanitaire (règlement (UE) 2016/2031) a été introduite pour faire face aux risques croissants liés aux organismes nuisibles importés. Il s'agit d'une révision majeure de la législation phytosanitaire de l'UE en vigueur depuis 1977, en vertu de la directive 2000/29/CE du Conseil.

Il abroge et remplace sept directives du Conseil relatives aux organismes nuisibles et devient pleinement applicable le 13 décembre 2019 :

  • les règlements modifiés (UE) 228/2013, (UE) 652/2014 et (UE) 1143/2014
  • abroge les directives 69/464/CEE, 74/647/CEE, 93/85/CEE, 98/57/CE, 2000/29/CE, 2006/91/CE et 2007/33/CE

qu'est-ce qui change ?

Le nouveau règlement phytosanitaire (UE) 2016/2031, appliqué le 14 décembre 2019, adopte une approche proactive axée sur la prévention de l'entrée et de la propagation des organismes nuisibles aux végétaux au sein de l'UE. De nouvelles règles sont introduites pour la surveillance, l'éradication et les importations, en partant du principe que pour éviter des dommages futurs à l'agriculture de l'UE ou à l'environnement, les ressources doivent être investies à un stade précoce (préventif). L'objectif global est de disposer de mesures plus efficaces pour la protection du territoire de l'Union, de garantir la sécurité des échanges commerciaux et d'atténuer les effets du changement climatique sur la santé des cultures et des forêts de l'UE.

Le nouveau règlement phytosanitaire fait référence à la Convention internationale pour la protection des végétaux(CIPV), un traité intergouvernemental qui vise à protéger les ressources végétales de la planète contre la propagation et l'introduction d'organismes nuisibles. La CIPV établit les normes internationales pour les mesures phytosanitaires(NIMP) et constitue la principale organisation mondiale de normalisation dans le domaine de la santé des végétaux.

Dans le nouveau cadre, la section phytosanitaire du Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux de la Commission européenne examine en permanence la situation phytosanitaire, et de nouvelles mesures communautaires sont introduites périodiquement pour contrôler l'introduction et la propagation d'organismes nuisibles.

Les principaux changements apportés par la nouvelle loi phytosanitaire et le droit dérivé qui lui est associé sont les suivants.

Végétaux réglementés et certificats phytosanitaires

Pour entrer dans l'UE, tout matériel végétal vivant (y compris les plantes entières, les parties de plantes, les fruits, les fleurs coupées, les semences, etc.) doit être accompagné d'un certificat phytosanitaire confirmant sa conformité avec la législation de l'UE. Un petit nombre de produits (à faible risque) sont exemptés de cette obligation et peuvent continuer à être exportés sans certificat. Les végétaux exemptés actuellement listés (annexe XI, partie C, du règlement d'exécution (UE) 2019/2072) sont l'ananas, la noix de coco, le durian, la banane et les dattes provenant d'un pays tiers.

Catégorisation des organismes nuisibles et organismes prioritaires

La nouvelle loi phytosanitaire soumet tous les organismes nuisibles (de quarantaine et non de quarantaine) à la même réglementation, en les classant selon les trois catégories suivantes :

  • Organismes de quarantaine de l'Union : ils ne sont pas du tout présents sur le territoire de l'UE ou le sont très localement et font l'objet de contrôles officiels. Des mesures strictes doivent être prises pour empêcher leur entrée ou leur propagation au sein de l'UE, et ils doivent être éradiqués immédiatement s'ils sont détectés.
  • Organismes de quarantaine des zones protégées : présents dans la plupart des régions de l'UE, mais absents dans certaines zones appelées "zones protégées". Des mesures doivent être prises pour empêcher leur introduction dans les zones protégées ou pour les éradiquer s'ils sont détectés.
  • Organismes nuisibles non de quarantaine réglementés : largement présents dans l'UE, mais connus pour avoir un impact négatif sur la qualité des végétaux. Le matériel végétal de reproduction commercialisé doit être garanti exempt ou presque exempt de ces organismes nuisibles.

La loi phytosanitaire introduit également le concept d'"organismes nuisibles prioritaires". Il s'agit d'organismes de quarantaine de l'Union dont les effets potentiels sont les plus graves dans l'UE et qui font l'objet de mesures renforcées telles que des enquêtes, des plans d'éradication et des exercices de simulation. L'article 6, paragraphe 2, de la loi phytosanitaire habilite la Commission à établir des organismes nuisibles prioritaires, qui sont énumérés dans le règlement délégué (UE) 2019/1702 de la Commission. Vingt organismes de quarantaine sont actuellement répertoriés, dont la maladie bactérienne Xylella fastidiosa, le scarabée japonais(Popillia japonica), le longicorne asiatique(Anoplophora glabripennis), le greening des agrumes et la tache noire des agrumes, dont l'impact économique, environnemental et social potentiel sur le territoire de l'UE est particulièrement grave.

La sélection des organismes nuisibles prioritaires repose sur une évaluation réalisée par le Centre commun de recherche de la Commission européenne et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), en tenant compte de la probabilité de propagation, d'établissement et des conséquences pour l'Union. Les pays de l'UE utilisent la hiérarchisation des priorités pour concentrer leurs ressources de la manière la plus efficace possible afin de protéger leur agriculture, leur économie et leur environnement.

Plantes à haut risque

L'article 42 de la loi phytosanitaire prévoit de nouvelles mesures pour les végétaux, produits végétaux et autres objets à haut risque afin d'empêcher l'introduction de nouveaux organismes nuisibles par le biais d'importations en provenance de pays tiers. L'importation de végétaux à haut risque est interdite tant qu'une évaluation complète du risque phytosanitaire n'a pas été réalisée afin de déterminer si les importations sont acceptables et, le cas échéant, dans quelles conditions. La liste des végétaux à haut risque peut être établie à l'échelle mondiale ou pour un ou plusieurs pays exportateurs désignés où les risques sont considérés comme élevés. Le principal critère d'inscription sur la liste est que la marchandise/le pays est connu pour être une voie d'entrée importante d'organismes nuisibles graves dans l'UE (par exemple lorsqu'il y a des niveaux historiquement élevés d'interceptions phytosanitaires de l'UE).

Le règlement d'exécution (UE) 2018/2019 de la Commission établit la liste des végétaux à haut risque, qui se compose principalement de végétaux destinés à la plantation. Le seul produit agroalimentaire est le fruit de Momordica (melon amer) originaire de pays tiers où la présence du thrips du melon(Thrips palmi) est avérée et où il n'existe pas de mesures d'atténuation efficaces contre ce ravageur.

Listes d'organismes nuisibles, de produits et d'exigences phytosanitaires supplémentaires

Le règlement d'exécution (UE) 2019/2072 établit la liste des organismes de quarantaine de l'Union, des organismes de quarantaine des zones protégées et des organismes de non-quarantaine réglementés par l'Union. Il précise également les mesures supplémentaires qui doivent être appliquées à certains végétaux, produits végétaux et autres objets pour permettre leur importation dans l'UE. Elle contient les annexes suivantes qui sont particulièrement pertinentes pour les importations de produits agroalimentaires en provenance de pays tiers (les articles font référence à la loi phytosanitaire) :

  • L'annexe II établit la liste des organismes de quarantaine de l'Union (article 5)
  • L'annexe VI énumère les végétaux, produits végétaux et autres objets dont l'introduction dans l'Union en provenance de certains pays tiers est interdite (article 40, paragraphe 2)
  • L'annexe VII énumère les végétaux, produits végétaux et autres objets originaires de certains pays tiers, dont l'introduction dans l'Union est soumise à des exigences particulières (art. 41, paragraphe 2).

pourquoi ?

Avant décembre 2016, le régime phytosanitaire de l'UE était encadré par la directive 2000/29/CE du Conseil. Ce régime ouvert permettait la libre circulation des végétaux et des produits végétaux à l'intérieur et à l'extérieur de l'Union, à condition que les restrictions et exigences spécifiques soient respectées (par exemple, provenance d'une zone indemne de parasites ou traitement approprié). Toutefois, l'apparition de foyers importants de certains ravageurs forestiers dangereux au cours de la décennie précédente (par exemple Xylella fastidiosa, Anoplophora chinensis, Bursaphelenchus xylophilus) a fait prendre conscience des dangers et de l'impact économique potentiellement élevé de l'introduction et de la dissémination de nouveaux ravageurs. La mondialisation et les volumes importants d'importations en provenance d'autres continents augmentent le risque. Le changement climatique est un autre facteur de risque, qui rend les cultures et les écosystèmes de l'Union plus vulnérables aux organismes nuisibles importés qui sont de plus en plus capables de survivre dans les conditions européennes.

Il a été estimé que le cadre réglementaire existant n'offrait plus une protection adéquate. Une modification de la législation de base a été proposée pour faire face à ces risques, en particulier ceux liés à l'augmentation des importations de produits de base à haut risque.

Calendrier

Le nouveau règlement phytosanitaire de l'UE a été introduit le 13 décembre 2016 et entrera en vigueur le 14 décembre 2019.

quelles sont les principales implications pour les pays exportateurs ?

Le renforcement des règles prévues par la nouvelle loi phytosanitaire de l'UE a un impact sur les pays tiers qui exportent des végétaux et des produits végétaux vers l'UE, tant pour les autorités publiques que pour les opérateurs du secteur privé. Les autorités publiques des pays exportateurs doivent s'assurer que les mesures nécessaires sont en place et qu'elles sont appliquées de manière efficace et efficiente à tout moment, afin de garantir que les exportations respectent pleinement les nouvelles règles. La tolérance à l'égard des organismes nuisibles est faible, en particulier ceux qui constituent une menace pour le territoire de l'Union, et le non-respect des règles peut entraîner l'imposition de mesures supplémentaires ou d'interdictions.

Pour les autorités compétentes de certains pays exportateurs, le respect des nouvelles règles a nécessité des investissements dans les infrastructures, le renforcement des capacités et des ressources humaines pour faire face aux responsabilités administratives et d'inspection supplémentaires. Les impacts pour les secteurs public et privé peuvent être particulièrement importants dans certains pays tiers et chaînes de valeur où des exigences spéciales pour l'exportation de végétaux et de produits végétaux sont appliquées (annexe VII du règlement d'exécution (UE) 2019/2072).

Les producteurs des pays tiers sont confrontés à des défis supplémentaires en ce qui concerne la santé des plantes sur les cultures d'exportation. La nouvelle loi phytosanitaire est mise en œuvre à un moment où les agriculteurs sont confrontés à une diminution significative de la gamme de produits phytopharmaceutiques disponibles et homologués pour l'utilisation, ainsi qu'à des réductions des niveaux maximaux de résidus de pesticides autorisés.

Ressources

Ressources en ligne de la Commission européenne :

Convention internationale pour la protection des végétaux(CIPV)

Normes internationales pour les mesures phytosanitaires(NIMP) de la CIPV

Sources

Règlement (UE) 2016/2031 (nouvelle législation phytosanitaire de l'UE)

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