L'UE ne renouvelle pas l'autorisation de la métribuzine

Règlement d'exécution (UE) 2024/2806 de la Commission du 31 octobre 2024 concernant le non-renouvellement de l'approbation de la substance active métribuzine, conformément au règlement (CE) n° 1107/2009 du Parlement européen et du Conseil, et modifiant le règlement d'exécution (UE) n° 540/2011 de la Commission et le règlement d'exécution (UE) 2015/408 de la Commission

Mise à jour

La Commission européenne a décidé de ne pas renouveler son approbation de la substance active métribuzine en raison des inquiétudes suscitées par ses propriétés de perturbation endocrinienne. Les États membres de l'UE devront retirer les autorisations accordées aux produits contenant de la métribuzine.

À la suite de cette décision, les limites maximales de résidus (LMR) pour la métribuzine devraient être ramenées à la limite de détermination (LD), probablement en 2026. (La limite de détermination est le niveau le plus bas qui peut être détecté en utilisant les méthodes d'analyse les plus modernes et les plus fiables) Cela pourrait avoir un impact sur les exportations de manioc, de cresson de terre et d'olives destinées à la production d'huile.

Produits concernés

Olives pour la production d'huile ; racines de manioc/manioc ; cresson de terre

qu'est-ce qui change ?

La Commission a décidé de ne pas renouveler l'approbation de la substance active métribuzine. Les agriculteurs européens ne pourront donc plus utiliser de pesticides contenant de la métribuzine. La métribuzine est un herbicide utilisé pour lutter contre les mauvaises herbes dans les céréales et une série de cultures horticoles.

Pour une vue d'ensemble de tous les retraits, voir Derniers non-renouvellements, retraits et restrictions de pesticides.

pourquoi ?

L'approbation de l'utilisation de la substance active métribuzine dans l'UE devait expirer le 15 février 2025. Une demande de renouvellement de l'approbation a été soumise et évaluée.

L'EFSA (2023) a identifié plusieurs préoccupations, en particulier les propriétés de perturbation endocrinienne qui peuvent avoir des effets néfastes chez l'homme et qui présentent un risque élevé pour les abeilles.

La Commission a donc décidé de ne pas renouveler l'approbation de cette substance.

Calendrier

Date d'entrée en vigueur : 24 novembre 2024.

Les autorisations existantes des États membres de l'UE pour les produits contenant de la métribuzine devront être retirées dans les 6 mois suivant l'entrée en vigueur du règlement. Les producteurs de l'UE seront autorisés à utiliser les stocks de produits jusqu'au 24 novembre 2025. Une révision des LMR de métribuzine est prévue pour 2026.

quelles sont les principales implications pour les pays exportateurs ?

Les décisions de l'UE de ne pas renouveler ou de retirer les approbations des substances actives des pesticides ont principalement un impact sur les producteurs de l'UE. Toutefois, à la suite du non-renouvellement ou du retrait des approbations de substances actives de pesticides, l'UE entame le processus d'abaissement ou de suppression des LMR. Dans le cas de la métribuzine, les LMR sont déjà fixées pour la plupart des produits au niveau de la limite de détection. Toutefois, des LMR sont encore en place pour le manioc, le cresson de terre et les olives destinées à la production d'huile, et il est probable qu'elles soient abaissées. Dans la plupart des cas, cela signifie que la métribuzine ne pourra plus être utilisée sur ces cultures pour l'exportation vers l'UE. Les pays exportateurs devraient commencer à chercher des solutions alternatives à la métribuzine ou envisager de demander des tolérances d'importation à l'UE.

Actions recommandées

Les fournisseurs de manioc, de cresson de terre et d'olives qui utilisent actuellement la métribuzine devraient revoir leurs pratiques agricoles actuelles et commencer à chercher des solutions alternatives.

Contexte

Les substances actives des pesticides sont approuvées pour une période maximale de 15 ans. Les fabricants peuvent demander une nouvelle approbation pour une période n'excédant pas 15 ans. Des programmes de travail ont été élaborés par les autorités des États membres de l'UE et l'EFSA pour permettre l'examen systématique des substances actives. Dans certains cas, les substances actives ne sont pas réapprouvées ou les fabricants ne demandent pas de réapprobation, et la substance cesse d'être autorisée après la date d'expiration.

L'approbation des substances actives est parfois retirée avant la date d'expiration de l'approbation lorsque des problèmes spécifiques liés à la santé des consommateurs ou à l'environnement sont identifiés. Dans certains cas, les substances actives ne sont pas retirées, mais leur utilisation peut être restreinte.

Lorsque l'autorisation d'une substance active est retirée ou expire en raison d'une non-approbation ou d'un non-renouvellement, la Commission prépare un projet de mesure visant à supprimer les LMR existantes correspondantes. Dans la pratique, la Commission entame cette procédure une fois que toutes les autorisations existantes pour cette substance active ont été révoquées. Les LMR sont fixées soit à une valeur par défaut de 0,01 mg/kg, soit à la limite de quantification appropriée (sur la base de données spécifiques relatives à la faisabilité analytique). Les LMR basées sur les LMR du Codex (CXL) ne sont pas supprimées lorsqu'il n'y a pas de risque pour les consommateurs de l'UE. Les modifications apportées aux LMR sont toujours notifiées au comité sanitaire et phytosanitaire (SPS) de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Il est difficile de prévoir le moment où les LMR seront modifiées à la suite du retrait ou de la non-approbation de substances actives. Dans son examen de la politique en matière de pesticides, la Commission s'est engagée à "renforcer les efforts de communication concernant les incidences du règlement PPP sur les LMR ainsi que le calendrier des différentes procédures afin de rendre le système de l'UE plus prévisible pour les pays non membres de l'UE, notamment en ce qui concerne les critères d'exclusion"(Commission européenne, 2020).

Des tolérances à l'importation peuvent être demandées en prévision d'éventuelles modifications des LMR (voir Commission européenne, Vue d'ensemble des tolérances à l'importation) : les demandeurs doivent démontrer l'existence de bonnes pratiques agricoles (BPA) dans le pays d'origine, ainsi que la sécurité des LMR proposées. Des lignes directrices sont disponibles sur les exigences et le processus d'établissement des LMR, y compris les tolérances à l'importation(Commission européenne 2021).

Ressources

Sources