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Le point sur les politiques agroalimentaires de l'ue ayant un impact sur les pays à faibles et moyens revenus

Révision de la directive sur la diligence raisonnable en matière de développement durable des entreprises (CS3D)

  • Due diligence

Résumé

En février 2025, la Commission européenne a publié une proposition visant à modifier certaines parties de la directive 2024/1760 relative au devoir de diligence en matière de développement durable des entreprises (CS3D) afin de réduire la charge réglementaire et les impacts économiques négatifs potentiels sur les entreprises. Cette directive établit des obligations de diligence raisonnable pour les grandes entreprises, ce qui signifie qu'elles doivent identifier, prévenir et mettre fin à toute incidence négative sur les droits de l'homme et l'environnement découlant de leurs activités sur l'ensemble de la chaîne de valeur.

La plupart des opérateurs non européens ne sont pas directement concernés par ces obligations. Toutefois, ils pourraient l'être indirectement : on pourrait leur demander de fournir des informations spécifiques sur les incidences que leur production et leur transformation pourraient avoir sur les droits de l'homme et l'environnement, afin d'aider les grandes entreprises à démontrer qu'elles respectent les nouvelles obligations de diligence raisonnable.

Cette proposition vise à concentrer le devoir de diligence sur les impacts négatifs liés aux partenaires commerciaux directs des grandes entreprises et à réduire la quantité d'informations demandées aux partenaires commerciaux indirects. Elle recommande également que les nouvelles exigences s'appliquent un an plus tard que prévu initialement (à partir de la mi-2028).

La Commission européenne lance un examen des obligations de diligence raisonnable

Proposition[2025/0044] de directive modifiant les directives (UE) 2022/2464 et (UE) 2024/1760 en ce qui concerne les dates à partir desquelles les États membres doivent appliquer certaines obligations d'information et de diligence raisonnable en matière de développement durable des entreprises

Proposition[2025/0045] de directive modifiant les directives 2006/43/CE, 2013/34/UE, (UE) 2022/2464 et (UE) 2024/1760 en ce qui concerne certaines obligations d'information et de diligence raisonnable en matière de développement durable des entreprises

Mise à jour

En février 2025, la Commission européenne a publié une proposition visant à modifier certaines parties de la directive 2024/1760 relative au devoir de diligence en matière de développement durable des entreprises (CS3D) afin de réduire la charge réglementaire et les impacts économiques négatifs potentiels sur les entreprises. Cette directive établit des obligations de diligence raisonnable pour les grandes entreprises, ce qui signifie qu'elles doivent identifier, prévenir et mettre fin à toute incidence négative sur les droits de l'homme et l'environnement découlant de leurs activités sur l'ensemble de la chaîne de valeur.

La plupart des opérateurs non européens ne sont pas directement concernés par ces obligations. Toutefois, ils pourraient l'être indirectement : on pourrait leur demander de fournir des informations spécifiques sur les incidences que leur production et leur transformation pourraient avoir sur les droits de l'homme et l'environnement, afin d'aider les grandes entreprises à démontrer qu'elles respectent les nouvelles obligations de diligence raisonnable.

Cette proposition vise à concentrer le devoir de diligence sur les impacts négatifs liés aux partenaires commerciaux directs des grandes entreprises et à réduire la quantité d'informations demandées aux partenaires commerciaux indirects. Elle recommande également que les nouvelles exigences s'appliquent un an plus tard que prévu initialement (à partir de la mi-2028).

qu'est-ce qui change ?

Les changements proposés ci-dessous sont susceptibles d'avoir des implications pour les fournisseurs agroalimentaires des pays à faibles et moyens revenus.

  • Les grandes entreprises opérant dans l'UE qui doivent se conformer à la directive sur le devoir de diligence en matière de développement durable (CS3D) doivent publier une déclaration de diligence raisonnable (évaluant leurs propres opérations et mesures) au moins tous les cinq ans (au lieu d'une fois par an).
  • Les grandes entreprises ne devront évaluer de manière proactive les impacts négatifs potentiels qu'avec leurs partenaires commerciaux directs, et non avec tous les acteurs de la chaîne d'approvisionnement. L'évaluation des partenaires indirects ne sera nécessaire que si des impacts négatifs spécifiques sont identifiés.
  • Lorsque les partenaires directs comptent moins de 500 employés, les grandes entreprises ne peuvent demander des informations que dans un nombre limité de domaines définis dans une norme volontaire. Cette norme, qui doit encore être adoptée, sera basée sur la norme volontaire de reporting pour les PME (VSME ) publiée en 2024 par le Groupe consultatif pour l'information financière en Europe (EFRAG).
  • Les fournisseurs directs des grandes entreprises devront s'assurer par contrat qu'ils respectent le code de conduite de l'acheteur en matière de diligence raisonnable. Ces partenaires directs devront également obtenir de leurs propres partenaires commerciaux (partenaires commerciaux indirects des grandes entreprises) des garanties contractuelles quant au respect de ce code de conduite en matière de diligence raisonnable. Le respect du code de conduite par les partenaires directs et indirects doit être vérifié.
  • Les nouvelles règles s'appliqueront d'abord aux plus grandes entreprises (employant plus de 3 000 personnes et réalisant un chiffre d'affaires net de plus de 900 millions d'euros dans le monde) à partir de la mi-2028, soit avec un retard d'un an.
  • Des lignes directrices générales sur la manière de mener la diligence raisonnable conformément à ces règles seront publiées d'ici le 26 juillet 2026, soit 6 mois plus tôt que prévu par la directive.

Pour plus d'informations sur les exigences en matière de diligence raisonnable, voir la directive sur le devoir de diligence en matière de développement durable des entreprises.

pourquoi ?

Les changements proposés répondent aux préoccupations suivantes.

Cette proposition fait partie d'une série de propositions ("Simplification Omnibus Packages") visant à stimuler la croissance et à réduire les charges administratives pour les PME de 25 à 35 % au cours des cinq prochaines années.

Calendrier

Le Conseil de l'UE (États membres) et le Parlement européen examineront et modifieront la proposition, un processus qui peut prendre jusqu'à 2 ou 3 ans. La Commission demandera l'adoption rapide du report des dates de mise en œuvre (d'ici le second semestre 2025).

quelles sont les principales implications pour les pays exportateurs ?

La DSC3 exige des grandes entreprises opérant dans l'UE qu'elles s'engagent avec toutes les parties prenantes (exportateurs, processus, producteurs) qui sont directement et indirectement impliquées dans leur chaîne d'approvisionnement, y compris celles qui sont situées en dehors de l'UE. Elle pourrait exiger de tous les acteurs de la chaîne d'approvisionnement qu'ils collectent et fournissent des informations que les grandes entreprises utiliseront pour démontrer qu'elles respectent leurs obligations de diligence raisonnable.

Selon la dernière proposition de la Commission européenne visant à modifier la DSC3, les exigences seraient moins strictes et seuls les producteurs et les transformateurs qui approvisionnent directement les grandes entreprises seraient généralement tenus de collecter et de fournir des informations.

La proposition vise également à limiter la quantité d'informations que les grandes entreprises peuvent demander aux petites entreprises (<500 employés) qui les approvisionnent directement. Ces informations seront limitées à un certain nombre de domaines énumérés dans une norme volontaire (basée sur la VSME). Toutefois, la norme volontaire

  • la norme volontaire exige encore la collecte et le traitement d'un nombre important de données et d'informations
  • dans certains cas, les grandes entreprises peuvent potentiellement demander des informations relatives à des domaines non couverts par la norme volontaire
  • il n'est pas encore précisé comment cette norme volontaire fonctionnerait dans la pratique, ni comment elle s'articulerait avec les normes industrielles volontaires privées qui sont déjà appliquées dans la plupart des chaînes d'approvisionnement alimentaire de l'UE.

Actions recommandées

Les petits opérateurs (<500 employés) qui fournissent directement de grandes entreprises dans l'UE peuvent consulter le VSME pour en savoir plus sur le type d'informations qu'ils peuvent être amenés à fournir. Toutefois, les grandes entreprises (>500 employés) peuvent être tenues de fournir des informations supplémentaires.

Contexte

La directive s'adresse aux grandes entreprises qui doivent se conformer directement aux obligations de diligence raisonnable. Il s'agit des entreprises suivantes

  • Les entreprises de l'UE employant plus de 1 000 personnes et réalisant un chiffre d'affaires supérieur à 450 millions d'euros (ou la société mère d'un groupe atteignant ces seuils)
  • les entreprises non européennes ayant réalisé un chiffre d'affaires net supérieur à 450 millions d'euros dans l'UE au cours de l'exercice précédant l'exercice le plus récent (ou la société mère d'un groupe atteignant ces seuils).

Les opérateurs qui approvisionnent les grandes entreprises seront indirectement touchés, car ils devront fournir des informations et des données pour aider les grandes entreprises à faire preuve de diligence raisonnable.

Pour plus d'informations, voir la directive sur le devoir de diligence en matière de développement durable des entreprises.

La DSC3 complète la directive sur l'établissement de rapports sur le développement durable des entreprises (DSEDE). La DSCD se concentre sur les actions que les entreprises doivent entreprendre pour parvenir au développement durable, tandis que la DRSD se concentre sur les rapports relatifs à ces actions.

Ressources

Sources

Proposition[2025/0044] de directive concernant les dates à partir desquelles les États membres doivent appliquer certaines obligations d'information et de diligence raisonnable des entreprises en matière de développement durable

Proposition[2025/0045] de directive concernant certaines obligations d'information et de diligence raisonnable des entreprises en matière de développement durable

Clause de non-responsabilité : COLEAD ne peut en aucun cas être tenu responsable des pertes, dommages, responsabilités ou dépenses encourus ou subis qui résulteraient de l'utilisation des informations disponibles sur ce site web ou de tout lien vers des sites externes. L'utilisation du site web se fait aux seuls risques et responsabilités de l'utilisateur. Cette plateforme d'information a été créée et maintenue avec le soutien financier de l'Union européenne. Son contenu ne reflète toutefois pas le point de vue de l'Union européenne.

La Commission européenne lance un examen des obligations de diligence raisonnable

Proposal [2025/0044] for a Directive as regards the dates from which Member States are to apply certain corporate sustainability reporting and due diligence requirements

Proposal [2025/0045] for a Directive as regards certain corporate sustainability reporting and due diligence requirements

qu'est-ce qui change et pourquoi ?

La directive sur le devoir de diligence en matière de développement durable des entreprises (CS3D), publiée en 2024, établit des obligations de diligence raisonnable pour les grandes entreprises : elles doivent identifier, prévenir et mettre fin à tout impact négatif sur les droits de l'homme et l'environnement qui découle de leurs activités sur l'ensemble de la chaîne de valeur. Cette obligation peut avoir des répercussions indirectes sur les opérateurs extracommunautaires, en les obligeant à fournir des informations spécifiques sur leurs activités, ce qui aidera les grandes entreprises à démontrer qu'aucun impact négatif n'a eu lieu dans la chaîne de valeur.

Reconnaissant que ces règles pourraient constituer une charge pour les entreprises de la chaîne de valeur et affaiblir la compétitivité de l'UE, la Commission européenne propose à présent les modifications suivantes à la DSC3.

  • Les grandes entreprises opérant dans l'UE qui doivent se conformer à la DSCA doivent publier une déclaration de diligence raisonnable (évaluant leurs propres opérations et mesures) au moins tous les cinq ans (au lieu de tous les ans).
  • Les grandes entreprises ne devront évaluer les impacts négatifs que par rapport à leurs partenaires commerciaux directs, et non par rapport à tous les acteurs de la chaîne d'approvisionnement. L'évaluation des partenaires indirects ne sera nécessaire que si des impacts négatifs spécifiques sont identifiés.
  • Lorsque les partenaires directs sont des entreprises de moins de 500 salariés, les grandes entreprises ne peuvent demander des informations que dans un nombre limité de domaines qui seront définis dans une norme volontaire (qui doit encore être adoptée).
  • Les fournisseurs directs des grandes entreprises devront s'engager par contrat à respecter le code de conduite de l'acheteur en matière de diligence raisonnable et devront obtenir les mêmes garanties contractuelles de leurs propres partenaires commerciaux (partenaires commerciaux indirects des grandes entreprises). Le respect du code de conduite par les partenaires directs et indirects doit être vérifié, éventuellement par des tiers, y compris des initiatives sectorielles ou multipartites.
  • Les nouvelles règles s'appliqueront pour la première fois aux grandes entreprises à partir de la mi-2028, soit avec un retard d'un an.
  • Des lignes directrices sur la manière de mener la diligence raisonnable conformément à ces règles seront publiées d'ici le 26 juillet 2026, soit 6 mois plus tôt que prévu par la directive.

Actions

Les petits opérateurs (<500 employés) qui fournissent directement de grandes entreprises dans l'UE peuvent consulter la norme de déclaration volontaire pour les PME (VSME) pour en savoir plus sur le type d'informations qu'ils peuvent être amenés à fournir. Toutefois, les grandes entreprises (>500 employés) peuvent être tenues de fournir des informations supplémentaires.

Calendrier

Le Conseil de l'UE (États membres) et le Parlement européen examineront et modifieront la proposition, un processus qui peut prendre 2 à 3 ans. La Commission demandera l'adoption rapide du report des dates de mise en œuvre (d'ici le second semestre 2025).

Clause de non-responsabilité : COLEAD ne peut en aucun cas être tenu responsable des pertes, dommages, responsabilités ou dépenses encourus ou subis qui résulteraient de l'utilisation des informations disponibles sur ce site web ou de tout lien vers des sites externes. L'utilisation du site web se fait aux seuls risques et responsabilités de l'utilisateur. Cette plateforme d'information a été créée et maintenue avec le soutien financier de l'Union européenne. Son contenu ne reflète toutefois pas le point de vue de l'Union européenne.