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Le point sur les politiques agroalimentaires de l'ue ayant un impact sur les pays à faibles et moyens revenus

Révision de la directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD)

  • Corporate governance
  • Sustainability/Due diligence

Résumé

En février 2025, la Commission européenne a publié une proposition visant à modifier certaines parties de la directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD) (directive 2022/2464) afin de réduire la charge réglementaire et les impacts économiques potentiellement négatifs sur les entreprises.

La CSRD exige des grandes entreprises qu'elles collectent et communiquent des informations sur l'impact de leurs activités sur les personnes et l'environnement. Elle vise également à fournir aux investisseurs des informations sur le changement climatique et d'autres risques liés au développement durable auxquels les entreprises sont exposées. Les opérateurs doivent fournir des informations sur le développement durable conformément aux normes européennes d'information sur le développement durable énoncées dans le règlement 2023/2772.

La plupart des opérateurs non européens ne sont pas directement concernés par ces obligations. Toutefois, ils pourraient être indirectement concernés si leurs acheteurs de l'UE leur demandaient de fournir des informations spécifiques sur l'impact de leurs activités sur le développement durable, afin de permettre à ces grandes entreprises de satisfaire à leurs exigences en matière de rapports. Voir la directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD).

Cette nouvelle proposition de la Commission vise à

  • réduire d'environ 80 % le nombre d'entreprises tenues de présenter un rapport en vertu de la directive sur le développement durable des entreprises
  • limiter les informations que les grandes entreprises peuvent demander aux petites entreprises de moins de 1 000 salariés
  • retarder de deux ans la mise en œuvre des exigences en matière de rapports, sauf pour les opérateurs déjà tenus de présenter un rapport en 2025.

La Commission européenne propose une révision de la directive sur les rapports de développement durable

Proposition[2025/0044] de directive modifiant les directives (UE) 2022/2464 et (UE) 2024/1760 en ce qui concerne les dates à partir desquelles les États membres doivent appliquer certaines obligations d'information et de diligence raisonnable en matière de développement durable des entreprises

Proposition[2025/0045] de directive modifiant les directives 2006/43/CE, 2013/34/UE, (UE) 2022/2464 et (UE) 2024/1760 en ce qui concerne certaines obligations d'information et de diligence raisonnable en matière de développement durable des entreprises

Mise à jour

En février 2025, la Commission européenne a publié une proposition visant à modifier certaines parties de la directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD) (directive 2022/2464) afin de réduire la charge réglementaire et les impacts économiques potentiellement négatifs sur les entreprises.

La CSRD exige des grandes entreprises qu'elles collectent et communiquent des informations sur l'impact de leurs activités sur les personnes et l'environnement. Elle vise également à fournir aux investisseurs des informations sur le changement climatique et d'autres risques liés au développement durable auxquels les entreprises sont exposées. Les opérateurs doivent fournir des informations sur le développement durable conformément aux normes européennes d'information sur le développement durable énoncées dans le règlement 2023/2772.

La plupart des opérateurs non européens ne sont pas directement concernés par ces obligations. Toutefois, ils pourraient être indirectement concernés si leurs acheteurs de l'UE leur demandaient de fournir des informations spécifiques sur l'impact de leurs activités sur le développement durable, afin de permettre à ces grandes entreprises de satisfaire à leurs exigences en matière de rapports. Voir la directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD).

Cette nouvelle proposition de la Commission vise à

  • réduire d'environ 80 % le nombre d'entreprises tenues de présenter un rapport en vertu de la directive sur le développement durable des entreprises
  • limiter les informations que les grandes entreprises peuvent demander aux petites entreprises de moins de 1 000 salariés
  • retarder de deux ans la mise en œuvre des exigences en matière de rapports, sauf pour les opérateurs déjà tenus de présenter un rapport en 2025.

qu'est-ce qui change ?

La proposition vise à réduire la charge des exigences et le nombre d'entreprises qui doivent rendre compte de la durabilité des entreprises dans le cadre de la directive sur le développement durable.

Les changements proposés ci-dessous sont ceux qui sont les plus susceptibles d'avoir un impact sur les fournisseurs agroalimentaires des pays à revenu faible ou intermédiaire.

  • Réduction du nombre d'entreprises tenues de présenter un rapport: seules les grandes entreprises employant plus de 1 000 personnes et dont le chiffre d'affaires est supérieur à 50 millions d'euros ou dont le total du bilan est supérieur à 25 millions d'euros devront présenter un rapport sur la durabilité de l'entreprise.
  • Rapports volontaires pour les PME: les PME qui n'entrent pas dans le champ d'application de la directive sur le développement durable peuvent établir des rapports volontaires sur le développement durable. La Commission propose d'adopter une norme pour les PME basée sur la norme d'information volontaire pour les PME (VSME ) publiée par le Groupe consultatif pour l'information financière en Europe (EFRAG).
  • Limiter la charge d'information pour les petites entreprises: les entreprises déclarantes ne pourront demander les informations prévues par la VSME qu'aux entreprises de moins de 1 000 salariés. Elles pourront collecter des informations supplémentaires sur le développement durable qui sont communément partagées par les entreprises du secteur concerné.
  • Réduire le nombre de points de données: la Commission européenne va revoir les normes européennes existantes en matière de rapports sur le développement durable. Les normes révisées n'incluront que les points les plus importants pour les rapports sur le développement durable, donneront la priorité aux données quantitatives et établiront une distinction plus claire entre les données obligatoires et volontaires. Les normes révisées seront également plus cohérentes avec les autres textes législatifs de l'UE.
  • Normes de reporting sectorielles: elles ne seront plus incluses dans la directive-cadre sur le développement durable.
  • Report de la mise en œuvre du CSRD pour certaines catégories d'entreprises: les entreprises qui doivent présenter un rapport en 2025 devront encore le faire. La Commission propose un report de deux ans, avec des rapports conformes à la directive CSRD à remettre à partir du 1er janvier 2028 pour les grandes entreprises (européennes et non européennes) qui ne sont pas des entreprises d'intérêt public, actuellement non soumises à l'obligation d'établir des rapports non financiers, et à partir du 1er janvier 2029 pour les PME européennes cotées en bourse et les autres entreprises relevant du champ d'application de la directive.

pourquoi ?

Les changements proposés répondent aux préoccupations suivantes.

  • Des obligations différentes pour les entreprises en vertu de règles différentes, telles que la directive sur la diligence raisonnable en matière de durabilité des entreprises (CS3D) et la CSRD, créent une charge supplémentaire pour les entreprises et peuvent créer une confusion qui décourage la finance durable(Commission européenne 2025a). L'alignement des différents textes législatifs permettrait de réduire les obligations des entreprises en matière d'évaluation et d'établissement de rapports.
  • Les PME ont fait part de leurs préoccupations concernant les demandes d'informations irréalistes et disproportionnées de la part de leurs partenaires commerciaux.
  • Les opérateurs ont besoin de plus de temps pour se préparer à se conformer aux exigences de la CSRD.

De telles charges réglementaires pourraient réduire la compétitivité de l'UE(Draghi 2024) et indirectement sa capacité à atteindre ses objectifs en matière de Green Deal(Commission européenne 2025b).

Calendrier

Le Conseil de l'UE (États membres) et le Parlement européen vont maintenant examiner et modifier la proposition, un processus qui peut prendre jusqu'à 2 ou 3 ans. La Commission demandera l'adoption rapide du report des dates de mise en œuvre (d'ici le second semestre 2025).

quelles sont les principales implications pour les pays exportateurs ?

En réduisant d'environ 80 % le nombre de grandes entreprises entrant directement dans le champ d'application de la CSRD, les règles proposées réduisent le nombre d'entreprises des pays à revenu faible et intermédiaire qui doivent fournir des informations à leurs grands partenaires commerciaux.

Toutefois, les fournisseurs des entreprises qui doivent se conformer à la directive sur la responsabilité sociale des entreprises devront toujours fournir des informations à leurs partenaires commerciaux. Ils devront fournir des informations basées sur les normes européennes de reporting sur le développement durable révisées. Les fournisseurs des pays à revenu faible ou intermédiaire employant moins de 1 000 personnes pourraient devoir fournir des informations limitées sur la base des normes que la Commission européenne élaborera à partir d'une norme volontaire pour les PME(VSME).

Actions recommandées

Les entreprises qui fournissent directement de grandes entreprises dans l'UE devraient suivre l'évolution des normes européennes en matière de rapports sur le développement durable et consulter le VSME pour en savoir plus sur le type d'informations qu'elles pourraient être amenées à fournir. Il convient toutefois de noter que les informations exactes requises ne seront probablement pas confirmées avant 2026.

Contexte

Le CSRD s'adresse aux grandes entreprises, tant dans l'UE que dans les pays tiers, afin de garantir que les investisseurs et les autres parties prenantes aient accès aux informations dont ils ont besoin pour évaluer l'impact des entreprises sur les personnes et l'environnement, ainsi que le risque financier pour l'entreprise et ses investisseurs. Elle vise à renforcer et à moderniser les exigences en matière d'information sur le développement durable des entreprises et constitue un élément important des stratégies de l'UE en matière de développement durable et de finance.

Les rapports sur le développement durable doivent être établis tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Les opérateurs qui fournissent de grandes entreprises seront indirectement concernés, car ils devront fournir des informations et des données pour aider ces entreprises à rédiger leurs rapports.

La directive sur le développement durable complète la directive sur le devoir de diligence des entreprises en matière de développement durable (CS3D). La CS3D se concentre sur les actions que les entreprises doivent entreprendre pour atteindre la durabilité, tandis que la CSRD se concentre sur le rapport de ces actions.

Pour plus d'informations, voir la directive sur les rapports d'entreprise sur le développement durable (CSRD).

Ressources

Draghi, M. (2024) L'avenir de la compétitivité européenne.

Commission européenne : Rapports sur le développement durable des entreprises

Commission européenne (2025a) Document de travail des services de la Commission accompagnant les documents [...] COM(2025)80 et COM(2025)81

Commission européenne (2025b) Questions et réponses sur la simplification Omnibus I et II

Règlement délégué (UE) 2023/2772 de la Commission concernant les normes d'information sur le développement durable

Directive (UE) 2022/2464 concernant les rapports sur le développement durable des entreprises

Sources

Proposition[2025/0044] de directive modifiant les directives (UE) 2022/2464 et (UE) 2024/1760 en ce qui concerne les dates à partir desquelles les États membres doivent appliquer certaines obligations d'information et de diligence raisonnable en matière de développement durable des entreprises

Proposition[2025/0045] de directive modifiant les directives 2006/43/CE, 2013/34/UE, (UE) 2022/2464 et (UE) 2024/1760 en ce qui concerne certaines obligations d'information et de diligence raisonnable en matière de développement durable des entreprises

Clause de non-responsabilité : COLEAD ne peut en aucun cas être tenu responsable des pertes, dommages, responsabilités ou dépenses encourus ou subis qui résulteraient de l'utilisation des informations disponibles sur ce site web ou de tout lien vers des sites externes. L'utilisation du site web se fait aux seuls risques et responsabilités de l'utilisateur. Cette plateforme d'information a été créée et maintenue avec le soutien financier de l'Union européenne. Son contenu ne reflète toutefois pas le point de vue de l'Union européenne.

La Commission européenne propose une révision de la directive sur les rapports de développement durable

Proposal [2025/0044] for a Directive amending Directives (EU) 2022/2464 and (EU) 2024/1760 as regards the dates from which Member States are to apply certain corporate sustainability reporting and due diligence requirements

Proposal [2025/0045] for a Directive amending Directives 2006/43/EC, 2013/34/EU, (EU) 2022/2464 and (EU) 2024/1760 as regards certain corporate sustainability reporting and due diligence requirements

qu'est-ce qui change et pourquoi ?

La directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD) impose aux grandes entreprises de collecter des informations et d'établir des rapports sur l'impact de leurs activités sur les personnes et l'environnement. Cette proposition vise à réduire les charges réglementaires que cette obligation d'information fait peser sur les entreprises tout au long de la chaîne de valeur, ainsi que tout impact négatif sur la compétitivité de l'UE.

La Commission européenne propose d'apporter des modifications à la directive sur la responsabilité sociale des entreprises (CSRD) qui auront pour effet de

  • réduire d'environ 80 % le nombre d'entreprises qui doivent faire rapport en vertu de la directive CSRD - seules les entreprises employant plus de 1 000 personnes et dont le chiffre d'affaires est supérieur à 50 millions d'euros ou dont le total du bilan est supérieur à 25 millions d'euros devront faire rapport
  • limiter les informations que les grandes entreprises peuvent demander aux entreprises de moins de 1 000 employés
  • retarder de deux ans la mise en œuvre des obligations de déclaration, sauf pour les opérateurs déjà tenus de présenter une déclaration en 2025.

Actions

Les entreprises qui fournissent directement de grandes entreprises dans l'UE devraient suivre l'évolution des normes européennes en matière de rapports sur le développement durable et consulter la norme de rapport volontaire pour les PME (VSME) afin d'en savoir plus sur le type d'informations qu'elles pourraient être amenées à fournir. Notez toutefois que les informations exactes requises ne seront probablement pas confirmées avant 2026.

Calendrier

Le Conseil de l'UE (États membres) et le Parlement européen vont maintenant examiner et modifier la proposition, un processus qui peut prendre jusqu'à 2 ou 3 ans. La Commission demandera l'adoption rapide du report des dates de mise en œuvre (d'ici le second semestre 2025).

Clause de non-responsabilité : COLEAD ne peut en aucun cas être tenu responsable des pertes, dommages, responsabilités ou dépenses encourus ou subis qui résulteraient de l'utilisation des informations disponibles sur ce site web ou de tout lien vers des sites externes. L'utilisation du site web se fait aux seuls risques et responsabilités de l'utilisateur. Cette plateforme d'information a été créée et maintenue avec le soutien financier de l'Union européenne. Son contenu ne reflète toutefois pas le point de vue de l'Union européenne.